Si vous pensez que la cuisine japonaise se limite aux traditionnels ramen et sushis, vous vous trompez complètement ! Le Japon est un pays tellement innovant et aux multiples influences extérieures qu’il est impossible que sa cuisine traditionnelle ne soit pas fusionnée avec celle d’une autre région. En fait, les Japonais ont adopté divers plats étrangers et les ont transformés en une cuisine unique, connue sous le nom de cuisine fusion japonaise. Ce genre particulier de cuisine japonaise est sans aucun doute une œuvre d’art. On ne peut trouver de tels plats nulle part ailleurs dans le monde – seulement au Japon ! Et pour couronner le tout, les Japonais sont fous de cette cuisine fusion locale ! Voyons comment est née la cuisine fusion japonaise et explorons les différents types de cuisine qui existent encore aujourd’hui.

Qu’est-ce que la cuisine fusion japonaise ?

Comme son nom l’indique, il s’agit d’un type de cuisine qui comporte à la fois des éléments de cuisine japonaise et d’autres éléments de cuisine étrangère. D’où le terme “fusion”, car les deux régions sont réunies dans un même plat. La plupart du temps, la cuisine fusion japonaise combine le type de plats que l’on trouve souvent dans les pays occidentaux, comme le steak, le hamburger et l’omelette, avec des ingrédients exclusivement japonais. Cette technique permet non seulement d’ajouter une touche japonaise au plat original, mais aussi de modifier les saveurs pour les adapter aux palais des Japonais. Les Japonais ont énormément modifié ces plats occidentaux, au point de les avoir complètement transformés ! Ce qu’ils considèrent aujourd’hui comme de la nourriture occidentale est très différent de la véritable nourriture occidentale. C’est ainsi qu’ils ont créé leur propre type de cuisine, la cuisine fusion japonaise !

La naissance du yoshoku

Yoshoku (洋食) est un terme qui désigne les plats de style occidental. Il a vu le jour pendant la restauration Meiji, alors que le Japon connaissait une forte demande de modernisation. Le pays avait la mentalité qu’il avait besoin d’idées occidentales pour progresser dans la société, et il a donc adopté divers plats occidentaux. Toutefois, il était difficile de se procurer des ingrédients étrangers à l’époque, si bien que les gens devaient se contenter de ce qu’ils pouvaient, c’est-à-dire utiliser des ingrédients locaux. La plupart du temps, yoshoku est écrit en katakana car il présente des plats occidentaux. Même s’ils ont l’air familiers, leur saveur est incontestablement différente. Prenons l’exemple de l’omurice (オムライス). Au premier coup d’œil, l’omurice ressemble à une omelette ordinaire surmontée d’une sauce, mais en réalité, elle contient du riz sauté au milieu !

Wafu, à la japonaise

Alors que yoshoku désigne les plats influencés par l’Occident, wafu (和風) signifie simplement, de manière générale, “à la japonaise”. Les Japonais ont fait preuve d’inventivité depuis qu’ils ont été exposés à la culture occidentale. Le niveau supérieur du yoshoku est le wafu, où les plats inspirés du yoshoku sont créés avec encore plus d’éléments japonais – qu’il s’agisse de techniques de cuisine traditionnelles ou d’une plus grande importance accordée aux ingrédients locaux.

Types courants de cuisine fusion japonaise

Il n’y a pas qu’une seule cuisine étrangère qui ait influencé la cuisine fusion japonaise. Aujourd’hui, presque tous les autres types de cuisine sont expérimentés par les Japonais ! Toutefois, une poignée de cuisines étrangères ont influencé de manière significative la scène de la cuisine fusion japonaise. Jetons un coup d’œil sur les différents types de cuisine fusion au Japon !

Japonais-français

Les Japonais entretiennent depuis longtemps une relation intime avec les Français dans le domaine culinaire. Des centaines, voire des milliers, de chefs cuisiniers japonais renommés se sont rendus au moins une fois dans leur carrière en France pour travailler sous la direction d’un chef français expérimenté. Cette pratique existe depuis l’ère Meiji et l’ère Taisho, dans les années 1960. Ces chefs japonais rapportent les saveurs uniques et les techniques culinaires traditionnelles de la cuisine française et les intègrent dans leur propre cuisine, qui est en fin de compte une cuisine fusion franco-japonaise. Parmi les plats de fusion franco-japonaise les plus connus au Japon, citons la croquette – une boule recouverte de chapelure et remplie de légumes, de poisson ou de viande – et le foie gras – un plat de base des Français préparé à partir du foie d’une oie ou d’un canard. Bien entendu, tous ces plats sont adaptés aux palais des Japonais en utilisant des ingrédients d’origine locale et en modifiant les saveurs.

Japonais-Italien

Vous verrez des pâtes et des pizzas partout au Japon, mais ce ne sont pas celles que l’on trouve en Italie. Les pâtes et les pizzas que l’on trouve ici sont issues de la fusion italo-japonaise, ce qui signifie que la façon dont elles sont préparées et les ingrédients qui les composent sont adaptés aux Japonais. La cuisine italienne est extrêmement populaire au Japon, à tel point qu’il est désormais facile de trouver des ingrédients provenant directement d’Italie. Mais les Japonais sont extrêmement inventifs : ils ont créé des plats d’inspiration italienne comme le “naporitan” (ナポリタン) et le doria, qui ressemble davantage à un gratin français qu’à un plat italien. Le naporitan est la version japonaise des spaghettis bolognaises, tandis que le doria est un plat sauté composé de riz, de ketchup et de viande ou de fruits de mer cuits, recouvert de couches de fromage et de sauce blanche.

Japonais-Mexicain

Même si la cuisine mexicaine est arrivée au Japon bien plus tard, dans les années 1980, elle exerce toujours une forte influence sur la cuisine fusion japonaise. Le taco-riz – un plat mexicain de style japonais qui a vu le jour à Okinawa pour répondre aux besoins de l’armée américaine – a connu un essor considérable et c’est à ce moment-là que les Japonais ont manifesté leur intérêt pour les plats mexicains tels que les tacos et les burritos. Il est évident que les saveurs de la cuisine mexicaine sont très différentes de celles de la cuisine japonaise. Ne vous attendez donc pas à ce que les restaurants mexicains au Japon répondent à vos papilles épicées – ils sont plutôt du style wafu.

Japonais-Chinois

La plus grande influence de la cuisine fusion japonaise n’est autre que la cuisine chinoise. Les Chinois ont joué un rôle important dans l’histoire du Japon et ont donc naturellement influencé la scène culinaire japonaise. Depuis les années 1600, date à laquelle le premier érudit chinois a introduit sa cuisine locale au Japon. Le plat fusionnel nippo-chinois le plus célèbre que nous connaissons et aimons aujourd’hui n’est autre que le ramen (ラーメン). Ce plat est en fait originaire de Chine, mais au fil des ans, les Japonais ont combiné leur propre style de cuisine et leurs ingrédients pour créer leur propre version des ramen. Le gyoza (餃子) est également un plat chinois que les Japonais ont réinventé à leur manière. Au Japon, on trouve toutes sortes de gyoza japonais-chinois, bouillis ou frits.

Japonais-Indien

Le célèbre curry japonais n’est pas né de la dernière pluie. Il s’inspire en fait du curry indien, introduit à la fin des années 1800. Le curry indien est traditionnellement épicé et piquant, mais le goût japonais est loin de l’être. En fait, c’est tout le contraire. Les Japonais préfèrent le sucré, et même leur type de piquant n’est pas le même que celui de la cuisine indienne. Ils ont donc créé leur propre version de la cuisine indienne, qui se décline aujourd’hui sous toutes les formes. Du curry sucré à l’omelette au curry, rien ne ressemble à la cuisine fusion nippo-indienne.

Conclusion

Lorsque vous vous trouvez au Japon, ne vous contentez pas de goûter à la cuisine japonaise traditionnelle locale. Vous devriez également goûter à leur cuisine fusion japonaise unique, que vous ne trouverez nulle part ailleurs dans le monde ! C’est comme si vous aviez deux régions différentes dans un seul plat – c’est vraiment spectaculaire !